Nous travaillons en partenariat avec des individus et des groupes de femmes partout en Haïti et en particulier dans les régions les plus reculées. En raison du climat tropical d’Haïti, la plupart des montagnes et des plateaux sont fertiles. En conséquence, des centaines de communautés y vivent depuis des générations. Avec le réseau de routes à terre battue qui sillonnent les collines et les montagnes escarpées, ces communautés ne sont pas accessibles en camion à n’importe quel moment de l’année, en particulier pendant la saison des pluies. Dans ces conditions, même les organisations humanitaires ne parviennent pas à intervenir dans ces communautés où des dizaine de milliers de jeunes filles grandissent sans aucune connaissance du monde extérieur. Afin d'atteindre certaines de ces communautés montagneuses, on peut s'attendre à marcher jusqu'à six heures. Nous parlons ici des communautés où personne n’a accès à l’eau courante, à l’assainissement et à l’électricité. En outre, tout le monde (enfants, jeunes, adultes, vieillards) doit marcher des heures avant d’attendre le canton ou à la ville la plus proche pour acheter des produits de premières nécessités.

Pour les femmes et les filles vivant dans ces communautés reculées, elles ont malheureusement raté de nombreuses opportunités qui pourrait contribuer à leur mobilité sociale. D'autre part, notre culture africaine nous a protégées énormément du système patriarcal très répandu dans les zones urbaines d'Haïti. L'égalité sexuelle inhérente au vodou haïtien se traduit par l'inclusion des paysannes dans tous les aspects de la société paysanne. Les paysannes en particulier, en raison de notre proximité avec le vodou, ont toujours joué un rôle crucial dans la vie haïtienne. Si les organisations sœurs locales et internationales apportent un soutien de base, les femmes et les filles vivant dans ces communautés isolées peuvent améliorer leur vie tout en contribuant à changer le paradigme patriarcal.